LE BAMBOU DANS L’ART ET LA CONSTRUCTION
Le bambou comme matériau
Nous tenons à préciser que nous ne sommes pas experts dans la construction de structures en bambou, ni dans l’artisanat ; notre spécialité est la culture des bambous. Cela dit, nous tenions à offrir quelques notions simples qui peuvent donner un premier éclairage à ceux qui souhaitent se lancer plus avant dans cette voie.
Tout d’abord deux informations indispensables :
- NON, LE BAMBOU N’EST PAS IMPUTRESCIBLE ! Au contraire, il pourrit rapidement au contact du sol ou de l’humidité.
- en climat chaud et sec, surtout en plein soleil, les cannes éclatent et fendent, ce qui réduit considérablement sa résistance mécanique (à l’ombre ce problème se pose beaucoup moins surtout s’il y a de l’humidité ambiante).
Voici comment pallier ces deux inconvénients :
- n’utiliser le bambou qu’en habillage décoratif, fixé sur structure qui ne craindra pas le contact avec le sol (châtaignier, acacia, métal, plastique etc.)
- toujours refendre le bambou, ne pas utiliser les cannes entières.
En respectant ces deux principes, vos constructions resteront intactes durant des années.
Voici quelques exemples d’utilisations artistique et décorative du bambou…
En ce qui concerne le bambou comme matériau, tous les bambous ne se valent pas ; les nombreuses variétés sont plus ou moins fines ou grosses, souples ou rigides, résistantes ou cassantes etc. Il est donc essentiel de choisir la bonne variété de bambou en fonction de l’utilisation que l’on souhaite en faire.
Voici quelques pistes :
Pour les structures qui doivent être résistantes, choisir des bambous aux parois épaisses et aux cannes bien rectilignes, par exemple :
-tous les Phyllostachys bambusoides et cultivars
-tous Phyllostachys nigra et cultivars
-le Phyllostachys edulis ou pubescens, le fameux “Moso”, le bambou le plus utilisé en Chine pour les constructions.
Les cannes doivent avoir au minimum 4 ans sur pied afin d’avoir acquis assez de maturité et donc de rigidité mécanique.
Pour l’artisanat, qui demande de la souplesse (assemblage et tressage), choisir des variétés au contraire aux parois fines, par exemple :
-tous les Phyllostachys vivax et culivars
Choisir des cannes jeunes, 2 ans par exemple, qui seront plus souples car non encore totalement rigidifiées.
Dans tous les cas, il vaut toujours mieux travailler le bambou “vert”, les bambous secs étant plus difficiles à couper, fendre etc.
LES SCULPTURES EN BAMBOU
Voici des exemples de sculptures d’assemblages en bambou que vous pourrez admirer durant la visite du jardin.
Oeuvres réalisées par Philippe Calès, artiste plasticien, et président de l’Association des Amis du Jardin de Planbuisson. Si vous souhaitez en savoir plus sur son travail, visitez son site en cliquant ici
LES PALISSADES
Le bambou se prête particulièrement bien à la réalisation de palissades. En effet, il est très facile à travailler dans le sens longitudinal car ses fibres sont parallèles : il est aisé de le fendre. Le rendu est à la fois exotique et élégant.
Voici deux exemples de palissades que nous avons réalisées et que vous pourrez observer en nous rendant visite :
- une palissade en bambou refendu : nous avons choisi des cannes de Phyllostachys bambusoides ‘Castilloni Inversa’ car elles sont bien droites et leur paroi est épaisse et résistante. Nous les avons refendues à la machette et vissées sur traverses en demi chevrons en pin traité classe 2 fixées sur des piquets en châtaignier.
- une palissade en lames de bambou : nous avons choisi le Phyllostachys vivax car ses parois fines sont plus faciles à fendre, idéales pour faire des lamelles. D’autant plus que pour ce genre de palissade, il faut les désépaissir à la machette pour les rendre plus souples et pouvoir les tresser. L’outil utilisé s’appelle un fendeur, et permet d’obtenir facilement des lames d’égale largeur. La structure supportant les lamelles tressées est en pin traité autoclave classe 3.
Dans les deux cas, les bambous n’étant pas au contact du sol, ils ne pourriront pas ce qui confère longévité à ce type de petites structures.
LES FONTAINES
Le bambou, de part sa structure en cylindre creux qui ressemblent à des tuyaux, est très adapté à la circulation de l’eau, et il est donc très facile de fabriquer rapidement et simplement des fontaines.
Rappelons toutefois que le bambou n’est pas imputrescible, et que la durée de vie d’une fontaine en bambou est limitée.
Voici un exemple de fontaine, qui a été présente dans le jardin durant une saison…
Si vous aimez les éléments décoratifs en bambous pour le jardin, visitez le site de Philippe Blesson, Harmonie Bambou.
Pour aller plus loin dans les constructions réalisées à partir du matériau bambou, et admirer de véritables prouesses architecturales, tapez les mots clés “Simon Veléz constructions guadua” dans votre moteur de recherche. Simon Veléz est un architecte colombien qui travaille avec la guadua, le bambou colombien ; ses oeuvres sont monumentales (ponts, catédrales…) et d’une beauté à couper le souffle !
ART CULINAIRE : LES POUSSES DE BAMBOUS
La plupart d’entre nous ont déjà entendu parler de la consommation des fameuses pousses de bambou ! Mais peu savent réellement de quoi il s’agit….
Tout d’abord, sachez que tous les bambous sont comestibles. Suivant les variétés, ils sont plus ou moins doux ou amers. Certaines variétés sont réputées pour être plus douces ou sucrées, caractéristique que l’on retrouve dans leur nom botanique tels que edulis, ou dulcis, qui signifient “bon à manger, doux” en latin.
Les pousses de bambous portent un nom que nous connaissons pour un autre légume : les turions, comme pour les asperges. Le principe est le même, c’est donc la jeune pousse que l’on va récolter, et plus elle sera prélevée jeune, plus elle sera tendre !
La jeune pousse est composée d’un coeur tendre, partie que l’on va consommer, et d’une succession de couches de fibres un peu à la manière des artichauts. Peler toutes ces couches s’avèrerait laborieux, une méthode toute simple permet d’extraire la partie tendre facilement :
–une fois récoltée, coupez la jeune pousse en deux et poussez de l’extérieur vers l’intérieur pour faire sortir la partie tendre
Voici votre pousse de bambou prête à être cuisinée !
Il est nécessaire de la faire bouillir 30 mn pour l’adoucir et la rendre plus digeste.
Ensuite vous n’avez plus qu’à l’émincer et à la cuisiner à votre guise.
Les pousses de bambous et la santé
Les pousses de bambous sont très riches en silice organique : cet élément est très facilement assimilé par le corps, et va fortifier toutes les parties osseuses et ligamentaires, ainsi que les tendons. C’est un remède extrêmement efficace contre les douleurs articulaires et rhumatismales, arthroses, les convalescenses de fractures etc.
A noter : si vous n’avez pas accès à des pousses de bambous fraîches, il existe dans le commerce des compléments alimentaires contenant de la silice organique de bambou (souvent Bambusa arundinacea) et d’autres plantes…
Alors si vous avez des pousses de bambous partout dans votre jardin, réjouissez-vous en les récoltant et en les consommant !